livre bemidbar

paracha: korah

RÉSUMÉ. Korah, Dathan et Abiram fomentent un soulèvement contre Moïse qu’ils accusent d’accaparer le pouvoir. ils prétendent po.uvoir arsumer avec l’ensemble des hommes juifs, la responsabilité des destinées juives. Moïse refuse de défendre sa fonction qui lui a été confiée par D. C’est l’Eternel lui-même qui fait juslice des révolutionnaires, devant les yeux terrifiés du peuple. La terre « ouvre sa bouche » e! engloutit toule la bande des gens de Korah, eux et leurs biens.

 

 
 
 
Parachat Kora'h
Rav Yehouda Léon Askénazi
Parachat Kora’h Rav Yehouda Léon Askénazi Texte inédit, daté de 5740, communiqué par la Fondation Manitou. Précédemment publiée par le Centre Yaïr-Manitou
La paracha de Kora’h s’ouvre sur le récit d’une des principales contestations auxquelles se heurtera Moïse dans son projet d’organisation socio-politique du peuple d’Israël, après la sortie d’Égypte. À la tête de cette contestation se trouvent, d’une part, Kora’h, l’un des principaux chefs de la tribu de Lévi, et, d’autre part, Datan, Abiram et ’On ben Pelen de la tribu de Réouven. Et cette contestation est double : elle vise l’institution de la prêtrise attribuée à Aaron, frère de Moïse ; elle vise aussi Moïse lui-même en tant que porte-parole privilégié de la révélation à Israël. Or, on s’aperçoit immédiatement qu’il ne s’agissait pas seulement de leur part de proposer un projet différent de celui de Moïse, mais de s’opposer apparemment à tout principe d’organisation de la société basée sur une quelconque hiérarchie. Ceci est formulé en particulier, dès le début, au verset 3 du chapitre 16 : Et ils s’assemblèrent contre Moïse et Aaron et leur dirent : « C’en est trop de votre part ; toute la communauté est sainte, et D-ieu est parmi eux ; pourquoi donc vous placez-vous à la tête de l’assemblée de D-ieu ? » Or, Moïse en appelle au jugement de D-ieu Lui-même, et le texte rapporte que l’ensemble des « contestataires » périt dans un cataclysme. Ainsi, selon la cohérence propre au récit, jusqu’à la fin du chapitre 16, l’ensemble du peuple est témoin que le jugement de D-ieu a tranché en faveur de Moïse. Certes, l’idéal ultime de la libération vécue à la sortie d’Égypte elle-même reste celui d’une société sans contrainte hiérarchique, tel que Moïse lui-même avait été chargé de l’annoncer à la révélation du Sinaï 1 : Vous serez pour Moi une royauté de prêtres et une nation sainte. Cependant, le long cheminement dans l’histoire, jusqu’à l’émergence messianique de cet idéal, réclamait une organisation positive. À ce peuple voué à être tous des prêtres, il fallait des guides ; à ce peuple porteur de la vocation royale, il fallait des chefs. Et c’est pourtant à cette évidence simple que s’opposent Kora’h et son parti. Or, deux lignes principales d’explication sont mises en évidence par les commentateurs. D’une part, ils dénoncent l’attitude démagogique qui consiste à se baser sur un principe théoriquement valable pour nourrir une querelle de personne. D’autre part, cependant, ils s’attachent à l’analyse de la thèse elle-même, comme tendance légitime à l’intérieur du message de la Thora. La leçon de ce récit porte en effet bien au-delà de la mise en garde contre les tendances schismatiques. Elle vise le difficile équilibre à trouver entre l’absolu d’un idéal de vérité qui est par définition l’héritage de la collectivité tout entière et, d’autre part, le principe d’autorité de ceux à qui la réalité de l’histoire confie la tâche d’en indiquer les voies de réalisation. Cette tension, entre le principe de la révélation disponible à tous et celui de la tradition qui la formule, entraîne souvent des conflits politiques, dans le sens banal et péjoratif du terme. Mais l’épisode de Kora’h, raconté par la Thora à propos de Moïse et Aaron eux-mêmes, montre que pour la tradition d’Israël, l’enjeu est plus profond. Car l’histoire d’Israël n’est pas l’histoire des idées, elle est celle des hommes. C’est au jugement des hommes, nous dit ce récit, que l’ensemble du peuple a effectivement assisté.
2 Notes : 1. Exode XIX, 6. 2. Dans un commentaire inédit, non daté, de la paracha Kora’h, le Rav Askénazi écrivait : « La Tradition a adjoint à cette paracha la lecture des chapitres 11 et 12 du premier livre de Samuel, qui décrit le passage de l’institution des Juges à celui de la royauté, au temps de Chaoul, qui fut le premier roi d’Israël. « De l’ensemble de ces textes apparaît clairement un thème général, celui du conflit entre l’exigence d’égalité absolue des membres de la société et, d’autre part, les nécessités de l’organisation et donc de la hiérarchisation de la société. « Or, les données de ce problème ne nous sont pas d’abord exposées théoriquement, mais à travers le récit d’un épisode concret de rivalité pour le pouvoir. Comme si la Thora tenait à nous avertir que des motivations impures d’ambition personnelle risquent toujours de fausser l’authenticité des principes auxquels se réfèrent de telles querelles. Une fois dépisté et condamné cet aspect du problème, la Thora n’hésite pas à rappeler que l’objectif messianique ultime de l’évolution de la société est bien la réalisation d’une situation d’égalité de tous devant D-ieu, sans intermédiaire d’aucune sorte. « C’est de ce point de vue que l’on doit comprendre le sens de la discussion talmudique qui se trouve au chapitre 11 du traité Sanhedrin, du Talmud Babli, et où la Guemara demande combien de temps durera la royauté messianique elle-même. Comme pour indiquer que la visée ultime est bien la souveraineté divine égale pour tous, et l’accès de la personne humaine à l’achèvement de sa majorité. « C’est pourquoi aussi le Midrach rappellera que le prophète Samuel, à travers qui, cet enseignement a été donné avec force, précisément dans le chapitre que nous lirons en Haftara, était lui-même descendant de Kora’h. Mais alors que chez Kora’h la motivation était viciée précisément par l’ambition personnelle — il réclamait la prêtrise pour lui, à la place de Aaron —, chez Samuel, il s’agit du rappel sans ambiguïté de l’interdiction, pour quiconque, d’instaurer sur la communauté sa propre autorité à la place de celle du Créateur et de Sa loi. »


La fondation Manitou à mis en vente plusieurs séminaires audio du
Rav Yéhouda Léon Askénazi (Manitou) Zatsal sur CD. Voici les plus récents:

En français:
1. L’être père et l’être fils - Dialogue et compréhension (2 CD)
2. Unité D'Israël (1 CD)
3. YOM HAATSMAOUT (2 CD)
En Hébreu:
1. Bifnei Mi Ata Omed: Introduction à la prière (5 CD)

En Israël 054-6433120
En France 01.30.24.12.63
Par email: itai@manitou.org.il

Il est possible d'écouter des cours en audio dans la section "études" du site http://www.manitou.org.il, http://www.manitou.org.il/hebrew

 


 
BAMIDBAR / Parachat CHELA’H LEKHA

par
Rav Arié LEVY 'Chalita'
Auteur du livre de commentaires
« LE CHANT DE LA VIE »

Maguid Chiôur au Collel francophone
DARKEI AHARON


 

N°194


La paracha suit immédiatement l’épisode relatant les paroles prononcées par Miryam à l’encontre de son frère Moché ; la colère divine éclata, et le châtiment qui s’ensuivit fut que Miryam se trouva couverte d’une lèpre ; D’ accéda à la prière de Moché de la guérir, à condition qu’elle soit recluse sept jours hors du camp. Nous avons vu la semaine dernière la grandeur et l’importance de savoir reconnaître un bienfait. Cette notion se concrétise ici, où nous voyons que le peuple, constitué par quelques millions de personnes, et qui était sur le point de poursuivre son parcours, attendit sept jours que Miryam fût guérie, et la raison en est qu’elle-même avait attendu de voir ce qu’il adviendrait de son frère Moché lorsque, quatre vingt ans plus tôt, il avait été déposé dans un panier d’osier sur les eaux du Nil. Ainsi, malgré la gravité d’avoir médit sur le chef incontesté choisi par D’, elle obtint le privilège d’être attendue pour réintégrer le camp.

Le peuple eut connaissance de tous ces faits, et la logique voudrait qu’il en ait tiré l’enseignement qui s’impose, à savoir de ne pas faire de lachone harâ, mais tel ne fut pas toujours le cas. Il est intéressant d’approfondir un peu le sujet se rapportant à l’usage de la parole et au privilège de l’homme d’en avoir été doté.

 LE LIVRE DES COMMENTAIRES DE LA PARACHA DU RAV ARIE LEVY 'LE CHANT DE LA VIE' EST EN VENTE SUR LE SITE GUYSEN La guémara pose la question suivante : est-ce qu’une parole prononcée peut être effacée ou non, et la suite de la discussion nous enseigne que la parole a une influence qui laisse des traces, alors que nous avons tendance à ne pas beaucoup réfléchir aux conséquences des paroles que nous prononçons.

Il y a une différence fondamentale qui se dégage entre les réflexions des sages d’Israël et celles des philosophes sur le sujet qui concerne la supériorité du genre humain ; plus particulièrement, la question posée est : la supériorité du genre humain réside-t-elle dans le fait que l’homme est un être pensant, ou dans le fait qu’il est un être parlant ?

* Les philosophes préconisent que c’est précisément parce que l’homme est doté d’intelligence, qu’il diffère des éléments de la création et qu’il les domine.

* Les sages d’Israël considèrent que la suprématie de l’homme sur la bête ne repose pas sur le seul fait qu’il pense, mais qu’il parle ; l’intention de nos sages est de nous enseigner que si la faculté de penser est très importante car sans elle l’homme est amoindri, la parole, qui permet à la pensée de s’exprimer et d’agir, est plus importante.

Dans la vie de tous les jours, nous constatons à quel point la parole peut avoir de l’influence en société, et qu’il ne suffit pas seulement de réfléchir et de penser ; pour convaincre l’autre d’un point de vue, il est nécessaire de concrétiser sa pensée en discutant. Nous avons vu que la génération du déluge avait réussi à unir toutes les nations dans le but de construire une gigantesque tour, symbole de leur orgueil. Et D’, sans guerres ni bombes, érigea des barrières infranchissables en brouillant leur langage ; chacun des constructeurs se mit à parler une langue différente et lorsqu’un ouvrier demandait un marteau, son compagnon lui remettait une brique ; le premier pensait que l’autre se moquait de lui et dans sa colère, il l’assommait avec cette même brique, et ainsi, ceux-là mêmes qui avaient réussi à convaincre les peuples de former une coalition néfaste grâce au pouvoir de la parole, se virent dispersés aux quatre coins de la terre et leurs projets vaniteux s’anéantir.

Nous avons le privilège d’avoir reçu la possibilité d’utiliser la langue la plus ancienne, qui compte les vingt deux lettres avec lesquelles le monde fut créé et la Torah de vie nous fut donnée ; nous devons l’utiliser à bon escient et savoir que la parole et en particulier la téfila peuvent être comparées au graveur sur bois ; si notre requête n’a pas été exaucée immédiatement, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas atteint son but et qu’elle s’est évaporée dans l’air ; elle est gravée et elle reste en attente de l’heure propice où elle intègrera sa place.

Le rav Chabtaï Youdélévits z.l disait que si nous savions implorer Hachem avec la même conviction que l’enfant supplie en pleurant celui qui lui a pris sa voiture de la lui rendre, nous serions immédiatement exaucés. Mais il faut pour cela remplir la condition de préserver notre langue de toute parole superflue et mensongère. Alors, nous donnons à notre parole un pouvoir énorme.

On a demandé un jour à Rabbi Israël ABI’HSSERA - Baba Sali - pourquoi ses bénédictions avaient une telle influence et il répondit simplement : je veille à ne jamais proférer un mensonge ni à médire sur qui que ce soit, c’est pourquoi ma demande est exaucée, car tout comme D’ a ordonné au feu de brûler et à l’eau d’humidifier, Il a établi que la langue de l’homme doit avoir une bonne influence, si elle agit pour le bien et qu’elle garde sa pureté originelle en se préservant de toute parole négative ou mensongère.

Nous devons nous souvenir également que donner la tsédaqa est bien, et ainsi que l’ont dit nos sages, celui qui donne de l’argent à celui qui nécessite de l’aide est béni de six bénédictions, et celui qui le nourrit de bonnes paroles est béni de onze bénédictions ; cela veut dire qu’il est quelquefois plus important d’accompagner celui qui s’adresse à nous de paroles bienveillantes qui viendront mettre un baume à la dépression morale causée par sa situation.