livre lévitique

paracha: vayicra

(Lévitique I,i à V,26)


RÉSUMÉ. — Le tabernacle achevé elles prêtres appelés à leurs fonctions, le texte sacré entame l’énumération des sacrifices, holocaustes et offrandes, qu’Israël apportera sur l’autel de l’Eternel. Dès le commencement, nous apercevons une distinction entre le sacrifice offert en entier, et celui partagé entre l’autel et l’homme. Le feu éternel « qui ne s’éteindra jamais » brûlera sur le sommet de l’autel. Aucune restriction ne doit exister, pour permettre même au plus humble en lsrael d’apporter son hommage à son Créateur. En conséquence, l’offrande peut être un animal, une paire d’oiseaux ou même une simple poignée de farine blanche. Le sacrifice peut être motivé soit par la volonté d’expression d’une gratitude, soit en guise d’expiation, soif tout simplement en « offrande de paix », symbole d’harmonie entre l’humanité et Dieu.
Le mode d’offrande varie suivant la nature de celle-ci. Mais c’est toujours le feu qui, finalement, consume une partie ou même l’ensemble du sacrifice. Différents cas de sacrifices obligatoires s’opposent au sacrifice volontaire, qui est toujours la plus parfaite concrétisation de la soumission du Juif à son Maître.
 

Cette paracha contient 11 commandements positifs et 5 interdictions.
115. Offrande de l'holocauste selon les rites prescrits.
116. Offrande la minha (oblation)
117. Obligation de saler une offrande destinée à l'autel.
118. Sacrifice expiatoire du Grand Sanhèdrine qui s'est trompé dans une de ses décisions.
119. Sacrifice expiatoire des particuliers.
120. Obligation de témoigner.
121. Offrande expiatoire à caractère gradué.
122. Obligation de réparer tout préjudice causé aux choses saintes, avec addition de 1/5 en sus.
123. Offrande délictive pour une faute douteuse.
124. Offrande délictive pour une faute certaine.
125. Restitution de l'objet volé, le cas échéant de sa valeur.
126. Interdiction d'offrir sur l'autel levain ou miel.
127. Interdiction d'offrir aucun sacrifice sans sel.
128. Ne pas détacher la tête en immolant le pigeon offert comme expiatoire.
129. Ne pas ajouter d'huile à l'oblation du pauvre.
130. Ne pas ajouter d'encens au sacrifice du pauvre.

 

COMMENTAIRE

 

SENS DU SACRIFICE. — Il est très important d’élucider la valeur et le sens du sacrifice juif avant de commencer son étude détaillée. C’est d’autant plus nécessaire que le sacrifice possède, lorsqu’il est employé par d’autres cultures et civilisations reli­gieuses, une signification tout à fait différente de la nôtre. En effet le sacrifice, chez les Grecs, est très nettement le geste humain qui doit (<pacifier la divinité ». C’est un effort de domination mal camouflé, qui exprime à la fois la crainte de la puissance, obscu­rément redoutée et l’identification du caractère de cette divinité avec celle de l’homme. Je veux rendre un homme aimable, acces­sible à ma demande, je lui offre un don qui facilitera ma démarche. C’est, en d’autres termes, une véritable injure, qui est ainsi faite au principe divin, et cela n’a donc effectivement rien de commun avec l’idée du sacrifice juif. Ce n’est pas non plus le «sacrifice »dans le sens de la privation à laquelle l’homme se soumet volon­tairement pour montrer qu’il est capable de s’astreindre à un « sacrifice s et d’acquérir ainsi une valeur individuelle plus marquée.

Dans la langue hébraïque, c’est le mot « korbane » qui vient de la racine « karoo s, s’approcher, atteindre la proximité de quelqu’un, qui remplace notre mot français sacrifice . Immédiatement, il est possible de saisir l’idée qui doit s’en dégager. Ce que nous recher­chons, c’est précisément cette proximité de D. qui, seule, peut enlever à l’homme son écorce animale, qui, seule, peut lui procurer la parfaite notion de sa destinée. L’acte du c<sacrifice s, pour aussi sanglant qu’il soit, est précisément déterminé par ce rapprochement de l’être animal qui est contenu dans l’entité humaine. En faisant monter au sommet de l’autel l’animal de chair et de sang, c’est notre propre chair et notre propre sang qui reçoivent leur consé­cration par le feu pur et noble. C’est un riche symbolisme qui se dégage de tous les détails de l’acte du sacrifice. Nous essaierons par la suite d’en montrer les principaux aspects. Mais qu’il nous soit permis d’insister un instant sur le problème si souvent posé pourquoi le culte juif a-t-il jugé nécessaire de se servir d’une bête innocente pour donner à l’homme un enseignement ? Comment, en effet, justifier que la Thora qui, d’une part, nous met en garde contre toute souffrance de la bête (Exode XXIII, 5), exige de nous, par ailleurs, de faire mourir une bête en guise d’hommage de reconnaissance ou de sentiment de culpabilité. La réponse n’est pas difficile. L’utilisation de l’animal pour des besoins purement matériels, pour nourrir et alimenter le corps humain, est presque unnaniment acceptée comme parfaitement légitime. Et cependant, de quel droit l’homme peut-il assurer sa subsistance aux dépens de la vie d’un être innocent ? Une seule réponse à cela le Créateur de tout être vivant a jugé licite, Lui, plein d’amour et de bonté, que l’homme, pour accomplir sa tache terrestre et pour conserver ses forces indispensables à la réalisation de l’oeuvre à laquelle il est appelé, se nourrisse de l’animal même. Or, il ne faut pas sim­plement que ses forces physiques soient garanties, il faut également que son élan moral, aussi indispensable que sa vivacité physique, reçoive de temps à autre une émulation, qui peut avoir recours exactement aux mêmes éléments que la nutrition  proprement dite.

 

L HOLOCAUSTE. -~ C’est un animal maie qui est apporté en holocauste. Présentant cette particularité d’être entièrement brûlé sur l’autel, l’holocauste devient donc la réelle et suprême pénétra­tion de tout l’être humain par le feu sacré. L’holocauste est, en quelquesorte, le but idéal qui se place au terme de notre carrière et la leçon du sacrifice est d’une immense portée pour celui qui a réussi à pénétrer le véritable esprit de la Thora. Aucune partie de l’être humain, pour aussi infime, sinon méprisable qu’elle soit, n’est hors de portée de nos possibilités de sublimation, d’élévation, de sanctification. Une seule condition est exigée il faut que l’ho-locauste soit (<parfait », c’est-à-dire que réellement, rien ne soit soustrait à l’emprise du feu et que le geste lui-même soit un geste volontaire. Effectivement, ce n’est que par le libre consentement. le libre don de soi-même que l’homme peut accéder à la perfec­tion. Toute contrainte ne petit que fausser le mécanisme si com­pliqué de la vocation et ne peut, en définitive, qu’être incompa­tible avec le rôle que nous devons jouer ici-bas. Donc «entier », «parfait », «volontaire », voici les trois maximes qui doivent régir notre vie ; ce sont là les trois conditions essentielles pour atteindre le point culminant, la plateforme de l’autel.           

 

LE SACRIFICE D’EXPIATION. — Chaque faute de l’homme entraîne des conséquences souvent incalculables pour toutes ses actions futures. Le repentir doit réellement faire rompre avec un passé mauvais, ne doit plus laisser subsister aucune trace de ses facteurs qui ont entraîné l’homme sur la pente. Mais il est néces­saire que cette nouvelle phase soit précédée d’un examen de la situation morale présente et d’une conscience entière de l’amélio­ration de nos actes. Le sacrifice d’expiation est. le symbole de cette volonté de reprendre la route vers les hauteurs. Il est, en parti­culier institué lorsque le Juif a failli à son devoir de membre res­ponsable de la communauté, lorsque la justice, qui a besoin de l’apport du témoignage individuel n’est pas suffisamment aidée par la déposition devant un tribunal. Le témoignage est un devoir et celui qui, sciemment, néglige de témoigner, se rend coupable. Il manifeste par son attitude, son indifférence pour le bien d’autrui (quand il s’agît du cas d’un délit matériel) ou du maintien de l’autorité de la loi (quand il s’agit d’un crime de droit commun). En plus, l’expiation par le sacrifice est ordonnée pour la personne qui se rendra impure par le contact avec le cadavre d’une bête impure, ou avec un homme en état d’impureté. Le sens de cette dernière institution est le suivant: le Judaïsme est la religion de la vie. Chaque fois que nous entrons en rapport avec le domaine de la mort, de l’état dans lequel notre qualité humaine est menacée d’assimilation à la matière, le sacrifice devra mener l’homme vers sa véritable destination, lui faire comprendre que nous sommes au dessus de la mort, que la mort n’a pas de véritable empire sur nous et que notre personnalité doit se dégager de toute « attache à la poussière ». Le dernier cas de sacrifice d’expiation, dans sa forme spéciale, est celui de l’homme qui, ayant fait un voeu, ne peut pas, par une force indépendante de sa volonté, le réaliser.

Toute la valeur de la parole donnée est e» jeu. La légèreté habi­tuelle avec laquelle des hommes traitent « la parole donnée)> est sévèrement condamnée et mise sur le même plan que les négli­gences graves relevant du domaine moral proprement dit.

La grande idée du sacrifice se manifeste dans l’ensemble de la législation de 1a Thora par le terme « ... Pour être agréé devant l’Eternel ». Cela signifie très clairement que le sacrifice doit rétablir l’équilibre momentanément menacé entre Dieu et l’homme. C’est le véritable don de toute l’énergie vitale humaine que traduit l’of­frande du sang, porteur de la vie. Nous devons sortir de l’acte du sacrifice, purifiés et stimulés pour reprendre notre oeuvre. Rien ne doit, dorénavant, nous laisser retomber dans la faute, car si la première fois ce ne fut que la vie de l’animal qui a subi les consé­quences de notre acte, la suite verra notre droit à la vie e» danger. Evidemment (comme d’ailleurs le texte l’indique), le sacrifice ne peut avoir lieu que dans le cas de la faute involontaire. Mais même une faute involontaire est déjà caractéristique et elle suffit pour permettre la constatation d’une lacune à combler et d’une nouvelle mise en valeur de notre responsabilité.

 

 

Parachat Vayiqra
Rav Yehouda Léon Askénazi
Parachat Vayiqra

Texte inédit, daté de 5742, communiqué par la Fondation Manitou. Précédemment publiée par le Centre Yaïr-Manitou

La paracha que nous lirons ce Chabbat est la première du troisième livre du Pentateuque, le Lévitique, et porte aussi le nom de l’ensemble du livre, Vayiqra. Ce nom lui est donné d’après le premier mot du premier verset 1 : Et D-ieu appela Moïse et lui parla de la Tente d’Assignation en ces termes. Un enseignement du Talmud 1 met en évidence, à partir de ce verset, un principe selon lequel l’appel doit précéder la parole. C’est-à-dire que « l’on ne doit pas s’adresser à son prochain, sans l’avoir préalablement appelé par son nom ». La formule citée par les principaux commentateurs de ce verset : « L’appel doit précéder la parole », pourrait être exprimée dans les catégories de la culture contemporaine de la manière suivante : « L’appel précède le dialogue » ou, plus précisément : « Il n’y a vraiment de dialogue que s’il y a eu appel. » Il y a là, on le comprend bien, un souci qui dépasse de simples règles de politesse ou de civilité. Du moins, il s’agirait là, d’une politesse qui trouverait sa règle dans l’exemple privilégié de la révélation de D-ieu à l’homme telle qu’elle fut donnée à Moïse, selon le récit de la Bible, et selon ce verset : Et D-ieu appella Moïse et lui parla. C’est qu’il n’y a vraiment dialogue que dans la dignité de communication d’une personne à une personne ; et non dans la transmission contingente d’une circulation d’information impersonnelle. Dans la parole dite de quelqu’un à quelqu’un, il y a quelque chose de l’ordre du don ; et c’est ainsi, d’ailleurs, que la parole de la Thora est nommée : Matan Thora, le « don de la Thora ». Et c‘est tout autre chose que la rencontre — comme par hasard — d’une donnée d’information dépersonnalisée. En vérité, il y a dans cette dépersonnalisation du discours, qui a cours aujourd’hui, comme une profanation de la parole. Et ce qui est d’abord profané en cela, c’est la dignité d’autrui à qui l’on est censé parler. Seul, le nom de celui à qui l’on parle peut briser le silence qui précède la parole, peut empêcher qu’il y ait violation du respect dû à l’autre que soi. Tout autrement, il y a, dans le don de la parole dite de quelqu’un à quelqu’un — parole précédée de l’appel —, une relation d’amour qui est d’abord instaurée. C’est précisément ce que nous dit Rachi, dans son commentaire du verset : Lachon ‘hiba — l’appel précédant la parole est une parole d’amour. Et l’on remarquera en fait, que dans les trois niveaux de révélation auxquels Moïse a accédé — celle du buisson ardent, celle du Sinaï et celle du Tabernacle —, dans les trois cas, l’appel a précédé la parole. C’était donc bien une règle de grande importance que le style même du texte voulait nous transmettre. Et sans doute, si la parole de la Bible a tellement parlé aux hommes, c’est bien parce qu’il ne s’est pas agi de l’interpellation d’une pensée impersonnelle comme semblent le sous-entendre aujourd’hui tant de professeurs de Bible, mais de la parole de Quelqu’un à quelqu’un, comme l’ont enseigné nos maîtres. Notes : 1. Lévitique I, 1. 2. Traité Yoma, 4b.
 


 

 

POURQUOI LES SACRIFICES ?
Rav Mordehai BENSOUSSAN
Apres avoir construit la maison, le Tabernacle, placé au milieu du camp d'Israël, avec le soin, la précision et le savoir-faire que l'on a décrit dans les dernières parachiyoth, le moment est enfin venu pour Israël d'apprendre comment devait fonctionner ce Sanctuaire dans le but d'y faire résider D. Lui-même. Car l'objectif évident, était bien d'appliquer les modalités, sorte de règlement intérieur, nécessaire à la résidence de l'Etre Suprême au sein de Son peuple.
C'est D. Qui enseignera les strictes modalités, par la voie hiérarchique habituelle, quant à l'utilisation des objets et ustensiles du Michkane, notamment dans le déroulement du culte sacrificiel extrêmement rigoureux et astreignant.
Se pose alors cette question fondamentale, à quel besoin répondait l'institution des sacrifices ?
Le premier élément de réponse que l'on puisse donner, se trouve dans la racine même du mot korbane: le sacrifice est censé rapprocher Israël de D. -lekarev-. D'ailleurs, la prière jouera le même rôle lorsque le Temple ne sera plus.
Cependant, l'accomplissement du sacrifice le plaçait à un grade au-dessus, parce qu'il était en actes accompagnés d'une pensée, notamment l'apposition des mains sur la tête de l'animal -la semikha-, le balancement de l'oblation -la tenoufah- qui impliquaient directement le corps pour que l'esprit s'éveille au regret et au repentir, ce qui n'est pas directement le cas de la prière qui ne se situe que dans la pensée. Remarquons les innombrables références aux sacrifices, dans nos prières, comme autant de preuves d'une certaine nostalgie du passé et nous n'avons de cesse de souhaiter que D. ramène les Cohanim et les Leviim à leur place et les sacrifices dans leur rituel d'antan.
Il est évident qu'en aucun cas, le sacrifice de l'animal ne doit être dépouillé de la pensée profonde – la kavana - qui doit l'accompagner, ce qui réduirait le sacrifice à de l'abattage ou à de la grillade de viande, ce dont D. n'a que faire, au même titre qu'une prière sans un minimum de concentration. Ecoutons cette terrible interpellation du prophète Chmouel à l'adresse de Chaoul, dans la haftarath zakhor : "L'obéissance à la voix de D. vaut mieux qu'un sacrifice et la docilité, mieux que la graisse des béliers !" (I Sam XV v.22); ou bien, celle du prophète Ichayah :"A quoi bon pour Moi, l'abondance de vos sacrifices, dit D. Je suis rassasié des holocaustes et de la graisse des bêtes à l'engrais. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, Je n'en veux pas !" (I v.11) L'on comprend que ces mots très durs, étaient dus à une complète dégradation de l'esprit des sacrifices, à leur époque, et qu'il ne valait plus la peine de venir au Temple sacrifier des bêtes comme à l'abattoir, sans aucun sentiment pour le Tout Puissant. Si le sacrifice ne rapproche pas l'homme de son Créateur, à quoi bon ?
Notre maître Maimonide, dans son livre capital "More nevoukhim", présente sa vision des sacrifices. Il y voit une concession faite aux fils d'Israël, trop influencés par les cultes païens de toutes les nations de l'époque et une volonté de canaliser cette tendance malheureuse uniquement vers D. selon un rituel rigoureux. Au chapitre 46, Rambam ajoute une touche rationaliste en expliquant que la plupart des animaux sacrifiés étaient divinisés à ces époques, et la Torah vint alors éradiquer ces vaines croyances du cœur d'Israël, afin de les rapprocher complètement de D.
Cette explication ne convainc pas tout le monde, et Ramban notamment s'en étonne, comme il le fait souvent vis à vis de Rambam. Comment, dit-il, comprendrions-nous les sacrifices offerts par Noé et nos Patriarches ; était-ce pour se démarquer de l'idolâtrie ?!
Notons que Rambam lui-même donne une toute autre orientation à l'institution des sacrifices, dans son Yad hahazaka, où il refuse tout simplement de trouver des raisons raisonnables aux sacrifices qui font partie des préceptes de la Torah, ces mitsvoth dont le sens n'est pas donné. (Hilkhoth Meilah, chap. 1)
A croire qu'en tant que philosophe, il s'adressa aux penseurs à l'esprit rationaliste dans le More et en tant que codificateur, il écarta toute volonté de trouver un sens aux mitsvoth. Qui à raison ?
Nous terminerons par cette interrogation : Y aura-t-il des sacrifices dans le troisième Temple, compte tenu de nos mentalités rationalistes d'aujourd'hui ? L'on ne devrait tarder pour le savoir…
 

 

La spiritualité de la Terre
Rav Dynovits
Le troisième Livre de la Torah est consacré essentiellement aux sacrifices apportés au Temple. On peut s’interroger sur l’éternité du message contenu dans les sacrifices, puisque tout ce dont parle la Torah concerne toutes les générations. La première remarque est que le mot ¨sacrifice¨n’existe pas dans la Torah. Elle parle de Korban qui signifie : rapprochement. Le Juif, dans le Temple se ¨rapprochait¨ en approchant un animal. Cette notion est apparemment étonnante car comment peut-on se rapprocher de D-ieu avec un animal ? L’animal n’est-il pas le symbole de ce qui nous éloigne de D-ieu ? En vérité, ce n’est pas l’animal qui nous éloigne de D-ieu mais la mauvaise utilisation que nous en faisons. La Torah veut nous enseigner comment utiliser toutes les forces matérielles de ce monde, de manière à ce que nous puissions, grâce à elles, nous élever plus encore qu’avec les seules forces spirituelles. C’est donc précisément avec un animal que l’on se rapproche de D-ieu plus encore qu’avec un « ange ». Comment cela est-il possible ? La première Parole adressée par D-ieu à Avraham fut « vas vers la Terre que Je t’indiquerai ». Il ne lui dit pas « montes au ciel » mais « vas sur la Terre ». C’est précisément « sur terre » que la rencontre entre D-ieu et l’homme est possible. C’est dans l’endroit où D-ieu semble le moins présent qu’IL s’y trouve le plus. La matérialité cache en son sein une spiritualité extrêmement puissante qui ne se dévoilera complètement qu’au moment de la Guéoula. Toutes les religions ont fait l’erreur de chercher D-ieu « dans le ciel ». C’est la raison pour laquelle elles parlent toutes de sacrifices. Toutes les religions parlent en effet d’apporter des animaux dans leur Temple. Mais leur culte n’a rien à voir avec le notre. Nous ne sacrifions pas, nous « rapprochons ». Elles détruisent la matérialité pour trouver D-ieu. Nous, nous nous servons d’elle pour nous rapprocher de Lui. Comment trouver D-ieu sur Terre, est le secret de la Yahadout. La Torah est le dévoilement de ce secret. Le Baal ha Tourim dit en effet au début de notre Paracha que celui qui étudie la Torah est considéré comme s’il apportait tous les Korbanot. La « vraie » Torah est, pour cette raison, la Torah d’Eretz Israël. Elle aussi comme les Korbanot nous aide à comprendre que la Terre est plus spirituelle encore que tout ce que nous appelons : spirituel. Nos Maîtres disent, que le mot Eretz signifie : Vouloir, car c’est sur Terre que l’on veut faire la Volonté de D-ieu ! Une fois de plus, cet enseignement est surprenant. La Terre ne nous éloigne t’elle pas de D-ieu ? Il faut donc croire qu’il existe une possibilité de vivre sur Terre et en même temps vouloir faire la volonté de D-ieu. Lorsque le Temple sera reconstruit ; se dévoilera à nouveau le vrai secret de la Terre. Et tous verront alors, que dans l’obscurité se cachait une immense Lumière.
 


 

petit hebdo