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roch hachana

Le jugement et la création
“Le sixième jour de la création, l’homme et la femme furent créés. Le même jour ils mangèrent le fruit de la connaissance du bien et du mal.
Le même jour ils passèrent en jugement devant l’Eternel et le même jour ils furent acquittés.
L’Eternel dit à Adam: -Ceci est un signe pour toi et pour tes enfants. De même que tu t’es présenté devant Moi en ce jour pour être jugé et que par miséricorde
tu fus acquitté, chaque année en ce même jour tes enfants se présenteront devant Moi pour être jugés et paî miséricorde (grâce au repentir ) ils seront acquittés.”(23)
Le fait que le jour de la création de l’homme soit également le jour de son jugement n’est pas le fruit du hasard.
Le jugement tel que le conçoit le judaïsme n’est pas un châtiment à seul but répressif, mais un outil dans les mains de l’homme pour le responsabiliser face à ses actions.

La michna qui compile les fondements de la loi orale, est composée de six parties. Celle qui traite des jugements, le séder nézikine (ordre des dommages) porte également pour nom séder Yéchouote (ordre des délivrances) .
Le jugement délivre l’homme de ses erreurs car il est réparateur et non pas répressif. Il montre que les actions de l’homme Ont une grande valeur et des conséquences positives ou négatives. Le jugement met en évidence notre bilan personnel.
C’est pour cela que l’Eternel assure à Adam que sa descendance, qui passera en jugement chaque année, sera également acquittée chaque année. Car quelle personne responsable ne prendrait pas les mesures nécessaires pour redresser sa situation lorsqu’elle aura pris conscience de son état?
c'est une des bontés de Djeu de ne pas laisser l’homme s’égarer, en lui donnant chaque une année journée consacrée au bilan personnel pour ne pas créer de situation irreversible” . Et s’il fallait une preuve que le but du jugement n’est pas la punition mais la délivrance, la réparation , le seul fait que Roch hachanna soit suivi des dix jours de Téchouva (de repentir) est suffisant en soi.

Toutes les mitsvot de ce jour sont liées au jugement sous forme de prise de conscience, pour pouvoir préparer la Téchouva qui aboutira au pardon te jour de Kipour.

Elles sont au nombre de quatre :

1/Cesser toute activité en ce jour.
2/ Apporter un sacrifice particulier (moussaf )
3/Interdiction de réaliser tout travail si ce n’est le nécessaire pour manger.
4/ Ecouter le son du chofar.
 

Le soir de Roch hachana
On aura une ferveur toute particulière à l’office de minha (après-midi) précedant celui de Roc/i hachana car c’est la dernière prière de l’année qui s’achève, et l’intensité qu’on y mettra dévoilera en fait notre véritable implication dans toutes les prières récitées durant l’année qui s’achève.


Dans les communautés séfarades, on introduit l’office d’arvit (du soir) par le chant de Ahot kétana dont chaque strophe se termine par “Que finisse une annee et ses malédictions”. La dernière strophe, elle, conclut sur "que commence une année et ses bénédictions”.
 
Ensuite on récite le psaume 81 correspondant à Roch hachana puis le psaume 92 en commençant par Tov lehodote /achem (sans mentionner la première phrase qui se rapporte au Cha bat.
Les communautés achkénazes commencent par barekhou puis elles entamment directemment Avit

.
A partir du soir de Roch hachana jusqu’à la fin de Kipour. on termine la troisième bénédiction de la Amida par hamélekh hakadoch (le Roi saint) au lieu de ha el hakadoch (le D-ieu saint) car pendant ces dix jours, l’Eternel apparait comme un souverain qui rend la justice dans son royaume: l’humanité.


Après I ‘office, chacun souhaite à son prochain d’être inscrit dans le livre de la vie pour une année douce et bonne. Puis on rentre chez soi faire le Kidouch .
On a l’habitude de commencer le repas de Roch hachana par un séder (ordre ou cérémonial) particulier  dans lequel nous degustons des mets doux et (ou) dont le nom évoque la protection divine, la réussite spirituelle et morale et les bénédictions materielles. Ce séder a pour but principal de nous éveiller à rechercher les actions qui nous rapprochent de ces valeurs .

A priori on récitera d’abord le motsi (bénédiction sur l’ablution des mains et sur le pain), et après en avoir mangé 30g. on goûtera les mets du séder et on dira les prières qui les accompagnent.
Ceci est préférable à l’habitude courante de réciter entre le kidouch et le moisi. En effet si on agit ainsi il n’est pas indiscutable du point de vue halahique (de la loi juive) que le birkat hamazone (prière après le repas) puisse acquitter ces mets de la bénédiction finale car ils n’étaient pas inclus dans le repas (qui commence avec le moisi)
Si on se trouve invité chez une personne qui accomplit le séder de roch hachana entre le kidouch et le motSi on fera attention à juste y goutter sans avaler plus de 30g. de nourriture (ce qui ne nécessite pas de bénédiction finale) afin de pas soulever la question posée plus haut .
Dans le birkat hamazone on rajoute Yaalé véyavo comme pour toutes les fêtes, en mentionnant “beyom hazikarone haze bevom tov mikra kodech hazé” - En ce jour de souvenir (où le souvenir et la mention de nos actes remontent devant l’Eternel pour nous juger) et de fête.
Si on a oublié de le mentionner et que l’on a entamé la bénédiction suivante, on terminera le birkat harnazone sans reprendre car nous n’avons pas l’obligation de manger du pain comme pour chabbat .

Le commandement du jour:

le chofar
“Le premier Tichri nous devons écouter le son du chofar comme il est dit: -Ce sera un jour de sonnerie (clameur) pour vous - Et bien qu’à propos de Roch hachana il ne soit pas mentionné nommément, un chofar, de plusieurs versets de la Torah il ressort clairement que c’est avec une corne de bélier (ou d’un autre ovin) que l’on doit sonner .
 

“Rabbi Abaou dit: - Pourquoi sonne-ton dans une corne de bélier? Car le Saint béni soit-Il a dit - Sonnez devant moi du chofar afin que je rappelle pour vous le souvenir du sacrifice d’ltshak (qui fut remplacé par un bélier) et que je considère comme si vous même étiez attachés sur l’autel .
La corne de bélier, depuis le sacrifice d’Itshak, jusqu’à celle de la délivrance finale, traverse l’histoire du peuple juif. Sa voix touche les cordes les plus sensibles de l’âme juive . Année après année,elle rapproche chaque juif de son créateur. Jusqu’à ce que, comme le dit le prophète , “En ce jour se fera entendre la voix du grand chofar”, celui annonciateur de la rédemption.
Cette sonnerie dont il est question à Roch hachana , la Téroua est mentionnée trois fois par la Torah et une Tékia (sonnerie simple) la précède et la Suit. Mais nous avons perdu la tradition exacte de cette Téroua: est-elle saccadée (9 sons courts) comme le sanglot, ou est-elle entrecoupée par des intervalles longs comme le soupir répété d’un homme épuisé par les épreuves’?
Pour être sûr d’accomplir la mitsva comme il se doit nous devons donc sonner au moins trente sons différents. Ils représentent toutes les possibilités de comprendre les versets de la Torah se rapportant à ce sujet ;
Nous sonnons ces trentes sons (voix) une fois après la lecture de la Torah, une autre pendant la prière de Moussaf faite en silence et une fois pendant la hazara (la reprise à voix haute ) de Moussaf . Ce qui fait quatre-vingt dix sons.
“Et pourquoi sonnons nous une fois assis avant la prière puis encore pendant le Moussaf? Pour détourner l’attention de “l’accusateur” (hassatane) avant d’implorer la miséricorde divine” ). Puis on rajoute dix sonneries pendant le Kaddich titekahal (louange en araméen qui relie les différents niveaux de la prière) après la Amida et une dernière en fin d’office (téroua guédola) en tout cent une sonneries qui correspondent, selon les maîtres de la Kabala, aux chemins nécéssaires à parcourir pour atteindre la miséricorde divine.
Celui qui sonne du chofar recouvre celui-ci  et récite les deux bénédictions suivantes en pensant acquitter l’assemblée qui écoutera attentivement:

 1/ Baroukh ata ado-naï élo-hénou mélekh haolam acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou lichmoa kol chofar.
(Tu es source de bénédiction Eternel notre D-ieu roi du monde qui nous a sanctifié par ses commandements et nous a ordonné d’écouter (la voix) le son du chofar.)


2/ Baroukh. ata . . haolam chéheiijyanou vékiyémanou i’éhiguianou laze,nane hazé.
(Tu est source ... .monde qui nous a fait subsister et exister jusqu’à ce moment.)


Les séfarades ne disent pas la deuxième bénédiction le deuxième jour deRoch hachana.

L'assamblée (kahal) répondra Amen avec ferveur.
On évitera de répondre Baroukh hou baroukh chémo (béni est—Il béni est son nom) après le nom de D-ieu car cela est considéré comme une interruption de la bénédiction lorsque l’on doit s’en acquitter. Si on a quand nième répondu Baroukh hou baroukh chémo on ne reprendra pas la bénédiction .

Celui qui sonne et le kahal se tiennent debout (bien que l’assemblée ait le droit de s’assoir pour les sonneries après la lecture de la Torah, ceci n’est pas l’habitude afin d’honorer la Mitsva
Il prend le chofar et sous la dictée d’une personne il sonne:
 

Tékia~ sonnerie simple et longue

Chevarim sonnerie entrecoupée trois fois
 

Té roua = sonnerie saccadée



Ensuite on reprend l’office sans s’interrompre, et on sera particulièrement attentif à ne pas prononcer des paroles futiles jusqu’à la fin des sonneries de Moussaf pour que toutes soient liées à la bénédiction du chofar_ir.

Pendant la Amida de moussaf ainsi que pendant la répétition de celle-ci, a chacune des bénédictions centrales on sonne du chofar.

Le chofar doit être sans trou ni fente. De même on évitera ceux qui ont des bagues ou embouchures en métal ou toute autre forme d’ornement (même des gravures) car cela pourrait changer le son original du chofar et le rendre passoul (inapte).
A priori on prendra un choffar courbé vers la droite et légèrement relevé pour nous inviter à “courber notre volonté et notre coeur devant l’Eternel . (Si Roch hachana coïncide avec le chabat on ne sonne pas du chofar de peur que quelqu’un vienne à transporter celui-ci du domaine public au privé ou vice-versa .)
 

 

Tachlikh:
L’après midi on se rend au fleuve ou devant toute autre source d’eau vive pour y déverser” (Tachlikh) nos fautes, comme le dit le verset: “Vetaclikh bimetsoulot yam kol hatotam” - Et tu déversera dans les profondeurs de la mer toutes leurs fautes -. Et on à l’habitude de secouer les pans de son vêtement en récitant les versets particuliers (voir recueil de Roch hachana) pour accomplir la prophétie de Néhémia : “Même mon vêtement j’ai secoué en disant de même l’Eternel secouera.. .“

Le 2eme jour de Roch hachana:
A l’époque du temple, les fêtes étaient fixées après que le Beth-din de Jérusalem ait validé le témoignage de deux témoins occulaires attestant avoir aperçu la nouvelle lune . On déclarait alors le début du nouveau mois. Des messagers partaient vers toutes les villes d’lsraél pour l’annoncer et permettre ainsi la préparation de la fête en son temps. Les communautés de Diaspora qui se trouvaient à plusieurs jours de marche de Jérusalem faisaient deux jours de fête pour être sûres de ne pas se tromper puisque les messagers ne pouvaient arriver avant la fête dans ces communautés éloignées.
Roch hachana est la seule fête qui soit fixée au début du mois. C’est pour cela que même en Israèl, le trentième jour de Eloul et le premier de Tichri étaient sanctifiés (interdits de tout travail), car devant l’importance de ce jour les enfants d’Israèl ne prirent pas le risque de le profaner même partiellement .
L’office du soir est semblable à celui de la veille. Au Kidouch, si on peut se procurer un fruit nouveau pour réciter la bénédiction de chéhéhiyanou cela sera préférable mais même dans le cas contraire on la récitera .

La havdala:
Cette année chahat succède à Roch hachana . Comme la sainteté du chabat est, sous certains aspects. supérieur à celle de YomTov” nous ne récitons pas de havdala mais le Kidouch du vendredi soir.
La havdala se récite après chabbat comme chaque semaine.