livre de l'exode | paracha : YITRO | |
yitro RÉSUMÉ. — Jethro, prêtre de Madian, beau-frère de Moïse, rejoint son gendre et lui ramène son épouse et ses deux fils, il s’aperçoit que Moïse est submergé par le nombre des cas de justice et d’arbitrage, et lui conseille de s’adjoindre des auxiliaires, choisis parmi des hommes qualifiés, pour l’aider dans sa lâche écrasante. Au troisième mois, en son premier jour, Israël arrive devant la montagne du Sinaï. Après trois jours de préparatifs intensifs, le peuple assiste à la Révélation de la parole de D. et entend la communication des Dix Commandements. Au milieu du tonnerre et des éclairs, la voix de D. ébranle les milliers de fils d’Israël qui demandent à Moïse de se faire leur interprète, car ils ne ,peuvent plus supporter l’ampleur de la parole du Maître. |
La
paracha YITRO contient 4 commandements positifs et 13 commandements
négatifs.
25. Croire en l'existence de D'ieu. 26. Sanctification du Chabbat par la parole. 27. Honore ton père et ta mère. 28. Ne croire en aucun dieu en dehors de l'Ét'ernel. 29. Interdiction de faire des idoles. 30. Interdiction de se prosterner devant les idoles. 31. Interdiction d'adorer toute divinité étrangère par un acte de dévotion, qui lui est particulier. 32. Interdiction de faire un serment vain. 33. Interdiction de tout travail le Chabbat. 34. Interdiction du meurtre. 35. Interdiction de l'adultère. 36. Interdiction du vol d'une personne (séquestration). 37. Interdiction du faux témoignage. 38. Interdiction de convoiter ce qui est aux autres. 39. Interdiction de faire une statue même dans un but esthétique. 40. Interdiction de construire l'autel en pierres taillées. 41. Interdiction de gravir l'autel en utilisant des marches. |
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JETHRO ET LA FAMILLE DE MOISE.
— Il est
probable que Moïse avait confié son épouse et ses fils à son beau-père
pour pouvoir se consacrer entièrement à son rôle durant la libération d’Israël.
Il n'est pas nécessaire de supposer que cette séparation ait pu être
motivée par une discorde. Si Jethro se rend maintenant auprès de Moïse,
c’est pour lui rendre visite, sans savoir si Moïse est en état de se
consacrer à sa famille. C’est pourquoi le texte insiste sur le
fait que Jethro parvient à la montagne de D. », car c’est le désir
connaître de plus près les grandioses événements et la main miraculeuse de D., qui a décidé de cette visite. Jethro apprécie avant
tout le caractère miraculeux de la punition qui vient de frapper les
Égyptiens après leurs mesures décrétées sur Israèl. Il reconnaît la main
de D. et rend hommage à la justice infaillible Celui qui est "au-dessus
de toutes les puissances ". LA JURIDICTION DE MOISE. — Moïse passe, aux yeux des historiens, pour un Solon hébraïque, un législateur génial, un vrai chef de peuple. Nous ne croyons pas faire injure à l’incomparable :personnalité du fils d’Amram en prétendant qu’il n’a rien d’un vrai homme d’État, d’un esprit,organisateur. La meilleure preuve en est son incapacité à régler le problème de l’organisation de la justice. L’idée (pourtant bien élémentaire) de se faire assister par conseillers ne lui vient pas. Sa conscience lui ordonne de s’ occuper lui-même du plus infime détail et son manque d’expérience et d’intuition pratique ne lui font pas prévoir l’impossibilité de résister a cette charge surhumaine. Un non Juif, peu au courant des coutumes d’Israël, vient pour résoudre ce problème. Sa proposition, des plus simples et des plus efficaces, trouve évidemment adhésion de Moïse. Celui-ci n’est donc pas un organisateur et un homme d’État, alors, qu’est-il donc ? «Serviteur de D. », <serviteur fidèle, entièrement dévoué à la parole du Maître, introduit dans la pensée de D. comme nul ne le fut avant lui et ne le sera après lui, tel fut Moïse, tel fut le «berger fidèle ». LES JUGES AUXILIAIRES. — «Et tu nommeras des chefs de mille, des chefs de cent, des chefs de cinquante et des chefs de dix ». Une sélection progressive a permis de confier la juridiction aux hommes les plus instruits et les plus intègres de la nation. On choisissait d’abord un homme parmi chaque groupe de mille (au total six cents), ensuite un homme parmi chaque groupe de cent donc six mille) puis un homme parmi chaque groupe de cinquante douze mille) et finalement, un homme pour chaque groupe de dix : soixante mille). Ces choix furent faits par les groupes eux-mêmes, et furent ratifiés par Moïse. Ce sont donc quatre catégories, chacune plus qualifiée que l’autre, que nous distinguons parmi les juges populaires. Le même ordre existera plus tard quand, en Palestine, la juridiction aura pris une forme définitive, et où nous connaîtrons également quatre degrés de tribunaux les tribunaux d’arbitrage (sept juges désignés par les parties en présence), les tribunaux de province (vingt-trois juges permanents), les deux tribunaux de Jérusalem (au nombre de vingt-trois chacun) et le tribunal suprême, de soixante et onze membres, siégeant dans le parvis du Temple. Nous trouvons ainsi pour le temps du désert, le nombre appréciable de soixante-dix-huit mille six cents juges populaires et ainsi, sur sept ou huit hommes juifs, nous comptons un juge. Cela donne une idée de la facilité et de la promptitude avec lesquelles l’on pouvait obtenir justice en Israël. L’arrivée DEVANT LA MONTAGNE. — Le massif du Sinaï était le but des pérégrinations d’Israël. C’est ici qu’Israël doit recevoir sa consécration définitive et des consignes immédiates pour son passage au Pays. Trois jours doivent lui permettre de gagner face à un événement capital, une sérénité et un calme indispensables, en se purifiant », c’est-à-dire en se concentrant non seulement par l’acte, mais surtout par la pensée sur la manifestation unique à laquelle il lui sera donné d’assister. LE DÉCALOGUE. — ![]()
«Je suis D... ». A première vue, cette phrase ne
contient pas un ordre, un commandement, mais une affirmation, une
déclaration. Il nous semble donc qu’il ne faille pas traduire «Je suis
D. », mais " Que Je sois D., ton D. ». Fondement de toutes nos
relations avec D. que nos Sages appellent l' acceptation de la souveraineté divine. Le Judaïsme ne se contente
pas d’affirmer qu’il y a D., même qu’il y a un D. unique, mais que ce D.
unique est réellement Mon D. qui m’a créé et. formé, qui m’engage, me
conserve et me dirige, et que chaque instant de ma vie est un don de sa
Toute-Puissance, en un mot, que je reconnais D. comme l’Etre proche de
moi, de mon sort, de mes souffrances, de mes espoirs. Cette proximité de
D. par rapport à I 'homme, cette participation de D. à l’histoire de
l’individu comme de la collectivité, trouve sa démonstration éclatante
dans l’épopée égyptienne, et dans la libération d’Israël. «Maison
d’esclaves », pays où nous sommes nés esclaves, où nous fûmes dépourvus
des moyens d’action les plus primitifs. Notre déchéance sociale fut
totale, notre obligation envers D. devint entière. La soumission à la
mission acceptée a, seule,. déterminée la libération, elle fut la
condition essentielle de notre résurrection, et restera indissolublement
liée à notre avenir.
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