La destruction du premier et
du deuxième Temple
Celle du premier Temple s’est produite sous le règne du Roi Sédécias, le 9
Av de l’an 3388. Celle du 2e Temple a eu lieu à l’époque de Rabbi Yohanan
ben Zaccaï en l’an 3828 (an 68 de l’ère chrétienne).
Il est dit (Il Rois, 25, 8); le 7ejour du 5e mois qui correspond à la 19e
année de Nabuchodonosor Roi de Babylone, Nébouzaradan le chef des gardes
serviteur du Roi, entra dans Jérusalem et il mit le feu au Temple de
l’Éternel. Or sur le même sujet il est dit dans Jérémie 52, 12: le 10e du 5~
mois.. .,Nébouzaradan entra dans Jérusalem et mit le feu au Temple ! Nos
Sages expliquent ainsi cette contradiction entre les deux versets; les
païens ont pénétré dans l’enceinte du Temple le 7, ils y ont festoyé et ont
profané les lieux saints pendant troisjours (7, 8 et 9). A la tombée de la
nuit du 9, ils y mirent le feu qui devait brûler toute la nuit et la journée
du 10. C’est ainsi qu’il faut comprendre le verset Jérémie 6, 4: hélas, déjà
lejour décline et les ombres du soir s’allongent... ! C’est pourquoi Rabbi
Yohanan a dit : sij’avais vécu à cette époque,j’aurais fixé lejeûne au 10,
puisque la plus grande partie du Sanctuaire a brûlé ce jour-là!
Nous apprenons dans le Talmud (Ta’anit 299 a): la Providence a accumulé des
mérites sur un jour méritoire (la nuit du 15 Nissan par exemple), des
malheurs sur un jour prédestiné aux épreuves. Ainsi le jour où le Temple
brûla, c’était le 9 Av, un lendemain de Chabbat une année après la Chémitia;
la section de Cohanim de Yéhoyariv était de service; les Lévites étaient
assemblés sur l’estrade et chantaient le psaume 94, en guise de complainte;
lorsqu’ils arrivèrent au dernier verset (« il fit retomber sur eux leur
iniquité, il les anéantit pour leur méchanceté...), ils n’arrivèrent pas à
la fin de ce verset» l’Éternel notre Dieu les anéantit» qu’ils furent
massacrés par les ennemis déchaînés ! —Or selon la tradition, cela se passa
dans les mêmes conditions lors du 2ième ‘Hourban.
Nos Sages ont enseigné; lorsque le 1~ Temple fut détruit, des groupes de
jeunes cohanim se rassemblèrent sur le toit du Temple tenant dans leurs
mains les clefs du Temple, et s’adressant à Dieu s’écrièrent: Maître du
Monde ! puisque nous n’avons pu être jusqu’à la fin des gardiens fidèles de
Ton Sanctuaire, c’est à Toi que nous rendons les clefs ! et d’un geste ils
lancèrent les clefs en l’air. Ils eurent la vision d’une main qui accueillit
les clefs là-haut ! Puis ils se précipitèrent dans le brasier du Temple! ne
voulant pas survivre à cette vision d’horreur! — C’est sur cette fin
tragique que le prophète Isaïe s’écrie (22, 1):
«Oracle contre la Vallée de la Vision (métaphore pour Jérusalem): qu’as-tu
donc à monter tout entière sur les toits, ô ville pleine de rumeurs,
tumultueuse, cité, toujours si joyeuse! Tes morts n’ont pas péri par le
glaive, n’ont pas succombé dans les combats!
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