Veille de Ticha Béav
Peu de temps avant le coucher du soleil, on prend la « Séouda Mafséket»; à
ce dernier repas avant le jeûne, il est interdit de servir deux plats
cuisinés. Le Minhag est de consommer un plat de lentilles ou un oeuf cuit,
ces deux plats étant un symbole de deuil; mais on peut compléter par du
pain, des laitages et des fruits et légumes crus.
Certaines personnes ont l’habitude de tremper le «Môtsi» dans des
cendres.
On prend ce dernier repas, étant assis par terre, comme une personne en
deuil; celui qui est assis sur un tabouret moins haut que 3 palmes (30 cm) a
déjà satisfait à cet usage. On ne retire pas les chaussures de cuir pour ce
repas, mais seulement à la tombée de la nuit. Il est permis de manger ou de
boire après la Séouda Mafséket, tant qu’il fait jour, à moins qu’on ait pris
la décision de commencer le jeûne immédiatement après.
Comme il est interdit d’étudier la Tora le Ticha Béav (voir plus loin), on a
pris l’habitude d’interdire l’étude dès l’après-midi de Erev Ticha Béav à
l’exception des passages qu'il est permis d’étudier même le jour du jeûne

Abstinences ordonnées Ticha Béav
Le 9 Av, il est interdit de prendre toute nourriture et boisson, de se
laver,
de se frotter avec des onguents, de porter des chaussures en cuir; de
même est
interdite l’intimité conjugale
Ces interdictions s’appliquent dès le coucher du soleil la veille dujeûne,
et
jusqu’à la tombée de la nuit après le jeûne.
Même les femmes enceintes ainsi que les accouchées après 30jours doivent
jeuner à moins que leur état de santé l'interdise. Un malade est dispensé de
jeûner, même si le jeûne ne présente pas de véritable danger pour sa santé.
Lorsque le jeûne d’Av tombe un dimanche, les personnes malades dispensées du
jeûne doivent, avant de manger, faire Havdala.
On ne se rince pas la bouche pendant le jeûne d’Av.
Il est interdit de se laver même à l’eau froide, ne fût-ce qu’une partie du
corps. Il est permis toutefois de se laver les mains (ou les pieds)
lorsqu’ils sont souillés. Le matin, au saut du lit, on se lave les mains
jusqu’aux articulations des doigts; puis après avoir essuyé les mains, on
peut passer les doigts encore humides sur les yeux. Après avoir satisfait un
besoin naturel, on peut se laver les mains également.
De façon générale, tout lavage qui répond à un besoin de sanctification ou
d’hygiène est permis; tout lavage qui ne satisfait que nos habitudes de
confort, est interdit le Ticha Béav.
Il est permis de faire la toilette d’un bébé comme un jour ordinaire.
Les femmes qui font la cuisine et préparent les légumes, etc. ont le droit
de procéder comme à l’ordinaire.
L’étude de la Tora est interdite le Ticha Béav, car «les préceptes de l’Eternel
sont droits, ils réjouissent le coeur» (Ps. 19, 9). Il est cependant permis
d’étudier le 3e Pérek de «Moèd Katane» (prescriptions concernant le deuil)
le Midrach sur Méguilat Ekha, le livre de Job; les passages tristes de
Jérémie. enfin les récits sur le siège, la prise de Jérusalem et ses
conséquences (Guittine55 et 56).
On ne salue pas les gens le Ticha Béav; Si des personnes, ignorant cette
prescription, vous disent bonjour, on répondra d’une voix faible. On n
~envoie pas de cadeaux le Ticha Béav.
Tout travail absorbant sera évité le Ticha Béav, puisqu’il nous ferait
oublier le deuil; on évitera de telles occasions tout au moins jusqu’à la
fin de la matinée. Mais celui qui observe cet usage jusqu’à la fin du jeûne,
mérite des éloges.
Pendant la soirée de Ticha Béav, et le lendemain jusqu’à midi, on ne
s’assied pas sur une chaise, mais comme les personnes en deuil, sur un
tabouret de moins de 30 cm de haut.
Il convient d’éviter de se promener ce jour-là, et de rester chez soi,
absorbé par les pensée~ de deuil pour Jérusalem...
Pour donner une expression à notre douleur, nous rendons, si nOUS le
supportons, notre couche un peu plus dure qu’à l’ordinaire.
On ne fume pas le Ticha Béav, tout au moins jusqu’à midi, et en aucun cas en
public. On ne cherche pas non plus à sentir l’odeur des aromates ou des
parfums.
L’usage est répandu, en Erets Israel notamment, de mettre en ordre
l’appartement à partir de midi, de balayer et de nettoyer quelque peu, en
pensant àla délivrance future d’Israel; n’est-il pas dit que le Messie
naîtra un Ticha Béav?
Celui qui sans être malade, a pris de la nourriture le Ticha Béav, ne
verra pas la consolation de Jérusalem ! Tandis que celui qui porte le deuil
pour Jérusalem, verra sa splendeur future! Il est dit (Is. 66, 10):
«réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans l’allégresse à cause d’elle,
vous tous qui l’aimez!»
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