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chavouot : de la libération à la liberté

DES SEMAINES PAS COMME LES AUTRES

Après le parcours des quarante neuf jours du Omer, nous arrivons avec Chavouoth à destination. L’appellation “fête des semaines” laisse en quelque sorte deviner la signification de Chavouoth et son symbole. En fêtant Chavouoth, qui est en réalité le 5Oéme jour, nous célébrons surtout les semaines qui ont suivi Pessah, car ce sont elles qui ont constitué le lien entre la sortie d’Egypte et la Révélation du Sinaï.

 

Ces sept semaines ont été indispensables pour mener à bien l’entreprise de l’Eternel qui a pris une “nation du milieu d’une autre nation” afin de lui donner de nouvelles lois. Il a fallu, pour opérer cette transition, sept semaines, pas une de moins, il a fallu quarante neuf jours, pas un de moins.

 

Dès lors, on comprend mieux pourquoi nous ne devons pas oublier un seul jour du compte du Omer. On comprend mieux pourquoi en français on traduit Sefirat Haomer par supputation du Omer (du latin “supputare” calculer — évaluer indirectement une quantité par le calcul de certaines données), car jour après jour nous supputons nos chances, nous parions si nous sommes capables d’atteindre sans trop de dommages le cinquantième jour, jour de Chavouoth, jour de Mo ‘éd, jour de rencontre avec l’Eternel sur le Sinaï, jour de confrontation annuelle avec les Dix Commandements que nous lisons ce jour là, jour de face à face avec la réalité de la promulgation de la Torah.

 

La promulgation de la Torah ou plutôt l’événement de la Révélation du Sinaï est le seul fait de l’histoire d’lsraêl qui dépasse l’histoire, qui ne s’inscrit pas dans l’Histoire, le seul fait qui ne participe pas du monde physique mais métaphysique. Pour les autres événements, même dans les événements miraculeux comme les dix plaies d’Egypte ou              passage de la Mer Rouge, le miracle s’effectuait dans le domaine du physique : le  Nil transformé en     sang, les sauterelles, les Hébreux marchant entre les flots.

 CE N’EST PAS DE L’HISTOIRE ANCIENNE

Et on peut dire que, le fait que trois mille cinq cent ans après la Révélation, dans toutes les synagogues du monde, il y ait des dizaines de milliers de juifs pour écouter les Dix Commandements, suffit à démontrer que cet engagement, du moins dans son principe, a été tenu.

En lisant les Dix Commandements, nous disons à nos ancêtres, par delà les siècles, que nous sommes persuadés qu’ils ont entendu directement la voix de l’Eternel . Bien sûr, parmi nous, sont encore nombreux ceux qui doutent de cet événement. Evènement seul qui fait que nous sommes juifs, et nous détermine en tant que tels. La parole de l’Eternel a également prévu cette attitude puisqu’elle laisse à chacun son libre arbitre, à chacun le soin de ne pas se sentir engagé par une promesse millénaire contractée par autrui sans son consentement. Sont nombreux ceux prêts à attendre que Dieu se révèle directement à eux et non par ancêtres Quoiqu’il en soit , assez nombreux encore sommes nous, nous, pour qui la Révélation n’est pas de l’histoire ancienne, pour qui -Torah sur laquelle ont passé tant de siècles est un livre récent . actuel, un livre dans lequel les Dix Commandements qui y sont mentionnés ne sont pas du domaine du passé, pour ne pas dire du dépassé.

De même que lorsque nous célébrons le Seder le soir de Pessah nous ne faisons pas que commémorer la sortie d’Egvpte  mais comme dit la Haggada, nous “revivons nous-mêmes la Sortie d’Egypte”, ainsi à Chavouoth devons-nous nous replacer dans les conditions psychologiques, sinon physiques, où nos ancêtres ont  reçu la Torah. Ainsi, aurons-nous le sentiment de vivre notre propre Révélation, et de donner ainsi un but à notre propre sortie d’Egvpte

Ainsi aurons-nous la ferme impression de passer chaque année de la libération à la liberté.

 

 

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