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tichra bé av

JEUNE DU 9 AV

début : LUNDI 26 JUILLET à 21H30

fin du jeune MARDI 27 à 22H30

abstinences ordonnés
destruction du TEMPLE
CONSOLEZ CONSOLEZ MON PEUPLE
MOIS DE AV
 
C’est le 5e mois de l’année à compter de Nissan; ainsi trouvons-nous dans la Tora (Nomb. 33, 28): «Aron le prêtre monta sur le mont de Hôr par ordre de l’~ternel, et y mourut... le premier du 5e mois...» Après le retour de Babel, ce mois fut appelé Av (ou < Ménahèm Av », puisque nous espérons voir la consolation de tous nos malheurs qui se sont accumulés en ce mois de Av!)
Certains voient dans ce nom de Av une allusion aux deux empires qui, à six siècles d’intervalle, ont, par deux fois, détruit notre Sancutaire: Aleph est une allusion à Edôme, l’empire romain; Beth fait allusion à Babel. Ces deux ennemis sont mentionnés dans l’élégie du psaume 137: «fille de Babel vouée à la ruine...» (verset 8); «souviens-toi, ô Seigneur, pour la perte d’Edôme, du jour fatal de Jérusalem...» (verset 7).
Le signe du zodiaque pour ce mois: le Lion.
Comme il est dit dans le Michna (Roch Hachana 1, 3): des messagers
étaient envoyés dans la Gola pour annoncer le jour de la néoménie de Av, à
cause du jeûne.
Le mois de Av, comme les mois de Nissan, Sivan, Tichri où tombe une fête, a lui aussi 30 jours: car le jeûne d’Av est appelé Moèd dàns les Lamenta­tions (1, 15: «Il a convoqué une assemblée (Karô alaï moed) pour briser mes jeunes guerriers...» Remarquons que nos Sages pour cette raison ont décidé qu’on ne dit pas Ta’hanoun le 9 Av. Et dans les temps futurs, le Seigneur trans­formera ce jour (comme les autres jeûnes obligatoires) en joie et allégresse! (Zach.8, 19).
 
Anniversaire de la mort du Grand-Prêtre Aron
Nous avons dit précédemment qu’Aron le Prêtre est décédé le 1er Av de la quarantième année de la sortie d’Égypte. Bien que ce jour soit Roch ‘Hodech (où il est interdit de fixer un jeûne public), des personnes zélées jeûnent en sou­venir de cette mort (Taanit Tsadikim).
A partir de Roch Hodèch Av, il est interdit de laver son linge, même si
c’est dans l’intention de ne sien servir qu’après Ticha Béav. Celui qui n’a qu’une
chemise à mettre, peut la laver jusqu’à la semaine de Ticha Béav.
Il est interdit de faire couper les cheveux aux enfants à partir du 17 Tamouz, mais par contre il est permis de laver le linge des enfants même
dans la semaine où tombe le jeûne, en petite quantité toutefois.
Il est permis de célébrer des fiançailles même dans la semaine de Ticha Béav, mais non de faire une Séouda à cette occasion.
A partir de Roch ‘Hodèch Av, et jusqu’après le jeûne, on ne consomme pas de viande, on ne boit pas de vin (puisque les sacrifices et les libations de vin ont cessé pendant la période qui a précédé la destruction du Temple). On évite même de consommer un plat qui a été cuit avec du jus de viande. Toutefois pour une Séouda chel Mitsva (circoncision, Pidyon habèn) on peut servir de la viande et du vin. A partir de cette date, les sacrificateurs ne font la Ché’hita que pour les personnes malades, les hôpitaux, ainsi que pour le Chabbat.
On a l’habitude de ne pas boire la coupe de Havdala ni celle de Birkw Hamazôn (de la Séouda Chélichit); mais on la donne à boire à un enfant qui n’est pas encore d’âge à comprendre ce qu’est le deuil pour Jérusalem mais qui comprend les Mitsvot. S’il n’y a pas d’enfant, celui qui a fait Havdala boira lui-même la coupe; pour celle de Birkat Hamazôn, on fera Birkhat Hamazon sans coupe.
A partir de Roch ‘Hodech Av chez les Achkénazim, et dans la semaine de
Ticha Beav chez les Séfardim, on ne prend pas de bain, même d’eau froide.
Lorsque Roch ‘Hodech Av tombe un vendredi, celui qui chaque veille de
Chabbat prend un bain chaud, pourra le faire également cet Erev Chabbat. Pour des raisons de santé toutefois, les bains sont autorisés. De même
celui qui exerce un métier salissant a le droit de prendre un bain après son travail; ce qui est interdit est un bain d’agrément (Ré’hitsa chel Ta’anoug).
La veille du Chabbat qui précède le jeûne, il est permis de se laver à l’eau
chaude, mais non de prendre un bain complet.

 
Ticha Béav jour chargé de malheurs!
La Michna (Ta’anit chap. 4) en cite cinq, que nous avons évoqués plus haut. Mais combien d’autres sont venus s’y ajouter au cours de vingt siècles de Galout! Un des plus terribles a été, en l’an 5282, l’expulsion des juifs d’Espagne, par l’ordre du Roi Ferdinand de Castille. Ainsi avait décrété ce tyran impitoyable: le 31juillet 1492, aucun juif ne devait plus se trouver sur le territoire de l’Espagne. Puis il accorda un délai supplémentaire de deux jours qui s’acheva le 2 août 1492: ce jour fatal fut le 9 Av, et ce jour même «toutes les légions de 1’Eternel sortirent d’Espagne»! (Abrabanel, qui a rédigé ces lignes dans l’introduction d’un de ses commentaires du Tenakh, s’est servi des termes mêmes employés par la Tora Ex. 12, 41 à propos de la sortie d’egypte). Or ils furent livrés à la captivité, à la mort, au pillage de tous leurs biens, aux flots de la mer, aux bêtes sauvages, à deux et à quatre pattes!
Bien que notre génération ait assisté, impuissante, à une extermination en masse plus terrible que toutes celles qui ont frappé notre peuple depuis la destruction du Temple, nous ne pourrons jamais oublier cette catastrophe qui s’est abattue il y a bientôt 5 siècles sur les juifs d’Espagne ; eux qui avaient vécu pendant plus d’un millénaire dans la péninsule ibérique, heureux et estimés par leur entourage! Et qu’est-il resté de toute cette communauté florissante? Peu de rescapés ont survécu à cette épreuve; et encore beaucoup parmi eux étaient malades, convertis par la force, désespérés!
Cette catastrophe a eu lieu le 9 Av, jour prédestiné aux malheurs! Nos Sages n’ont-ils pas dit (Ta’anit 29 b): on accumule des mérites sur un jour «méritoire» (la nuit du 15 Nissan en est un exemple), et des épreuves (conséquences de nos fautes) sur un jour néfaste!
Des pleurs pour rien!
Les explorateurs étaient revenus de leur expédition après 40j ours; ce retour, selon la tradition de nos Sages, eut lieu le 8 Av. Rendant compte de leur voyage, ils «décrirent le pays qu’ils avaient exploré, en disant: c’est un pays qui dévore ses habitants ! » (Nomb. 13, 33). Le peuple se mit à murmurer dans ses tentes, disant: où devons-nous monter? nos frères ont abattu notre courage...!» 5 deit. 1, 27-28).
La nuit arriva: «toute la communauté se souleva et poussa des cris, et le peuple pleura pendant cette nuit! Ils murmurèrent contre Moïse et Aron, leur disant: que ne sommes-nous morts dans le pays d’egypte...»! Pourquoi l’éternel nous mène-t-il dans ce pays-là pour y périr par le glaive..., nos femmes et nos enfants se faire ravir! Certes, il vaut mieux pour nous retourner en egypte! Donnons-nous un chef et retournons en egypte!» (Nomb. 14, 2-
4).
«Le peuple pleura pendant cette nuit ! » Rabbi Yohanan dit à ce propos; c ‘était la nuit du 9 Av ! Alors le Saint béni soit-Il leur dit; vous avez pleuré sans aucun motif, cette nuit! ce sera pour vous une nuit de deuil pour vos générations futures! (Taanit 29 a).

Pourquoi ont-ils pleuré et pour quel motjf ont-ils pleuré?
Une génération qui avait connu Dieu, qui avait vu les prodiges, les signes que le Seigneur avait faits pour faire fléchir le Pharaon et les £gyptiens; une génération qui avait vu s~ouvrir devant elle les portes du Ciel, qui avait entendu Sa Voix leur parlant du milieu du feu! une génération qui avait été nourrie de «pain du Ciel », qui avait été abreuvée d’eau sortant du rocher ; une génération en faveur de laquelle Dieu avait transformé le désert en jardin fleuri, qui avait connu les «nuées de protection », qui avait vu la colonne de nuée marcher devant eux, aplanissant les obstacles naturels, anéantissant les ennemis qui voulaient leur interdire le passage! A qui le Saint béni soit-Il avait pardonné bien des fautes, qui désirait entrer en Terre Promise et que Dieu avait conduit par le chemin le plus court du Sinaï à Kadèche, onzejournées de voyage (selon Deut. 1, 2) et que Dieu leur fit parcourir en troisjours seulement, tout cela afin qu’ils puissent en prendre possession au plus vite ! Est-il possible qu’après tant de miracles, si près du but, ils aient lâché pied, désespérés, refusant ce que Dieu leur offrait ! i (Ps. 106, 24: ils montrèrent du dédain pour un pays délicieux...
Bien d’autres questions encore peuvent se poser!
Les explorateurs, qui avaient été choisis par Moïse pour leurs qualités éminentes (Nomb. 13, 3: c’étaient tous des personnages considérables...), des hommes confiants en Dieu qui avaient parcouru le pays de Canaan sans crainte; des hommes vigoureux, capables de transporter sur kurs épaules un poids de plusieurs tonnes sur un parcours de plusieurs centaines de km! Comment peut-on comprendre leur découragement, lorsqu’ils vinrent rendre compte de leur mission à Moïse, comment comprendre leurs paroles pessimistes, leurs craintes au sujet des Cananéens, alors que pendant les 2 siècles des séjours des Israélites en egypte, les Cananéens étaient sous la domination du Pharaon, le même Pharaon qui avait péri dans les flotes de la Mer Rouge, impuissant devant le «Dieu des armées»!
Lorsque, à l’instigation des explorateurs, les enfants d’Israel murmurèrent contre Moïse et Aron, il n’y eut pas une voix, à part Josué et Caleb, qui protestât! Car le texte précise, par trois fois ; toute la Communauté se souleva en jetant des cris...; tous les enfants d’Israel murmurèrent contre Moïse et Aron...; et toute la Communauté leur dit: que ne sommes-nous morts en Egypte... !

 

Nuit de pleurs pour les générations

Le Saint béni soit-Il a condamné la génération de ceux qui avaient pleuré sans raison, à mourir dans le désert; cette sanction frappe leurs enfants, qui 40 ans plus tard entreront en Terre Promise et prendront possession du pays! Mais cette nuit du 9 Av deviendra pour les générations futures, bien plus tard, dans leurs pays d’exil, une nuit de pleurs en souvenir de tous les malheurs qui auront frappé leurs ancêtres; ils pleureront sur leur terre perdue et délaissée! Même si dans leur pays d’exil ils vivent tranquilles et à l’aise, ils n’oublieront pas le 9 Av de chaque année que leur terre d’Isradl est à l’abandon; ils désireront y retourner et pleurer sur ses ruines, en disant ces paroles du plus grand des poètes de l’époque espagnole, dans une de ses plus belles élégies: «que ne puis-je , dénué de tout, les pieds nus, marcher sur les ruines de ce qui avait été jadis Ton Sanctuaire»!!

 

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